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ACTE I, SCÈNE XII.


Scène XII.

RISETTE, ÉVELINA et ANTONIN.
RISETTE.

Eh bien ! on se boude, par ici ?

ÉVELINA, allant à elle.

Est-ce que c’est vrai que tu es… que vous êtes millionnaire ?

RISETTE, riant.

Qui t’a dit cela ?

ÉVELINA.

C’est monsieur.

ANTONIN, d’un air forcé.

Permettez-moi, mademoiselle, de vous féliciter du bonheur qui vous arrive : croyez bien que je suis désolé… enchanté, je veux dire…

RISETTE.

Ne me félicitez pas, monsieur ; il est fort probable que vous ne savez guère l’anglais et que vous avez mal lu ma lettre : il y est en effet question de millions ; mais ces millions ne sont pas pour moi.

ANTONIN, avec joie.

Comment ?

RISETTE, très-simplement.

Mon cher oncle était négociant, il a fait une faillite de cinq millions, et il en est mort. Je suis sa seule héritière et l’on me propose tout simplement d’accepter l’héritage.

ANTONIN.

Est-il possible !

RISETTE.

Rassurez-vous, je refuse, j’ai assez de mes dettes sans me charger encore des dettes de mon oncle.

ANTONIN.

Vous avez des dettes, quel bonheur !