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ACTE I, SCÈNE X.

ANTONIN, à part.

Aïe ! c’est juste !… (Montrant Éveiina.) Je répète ce que vous disiez tout à l’heure, mademoiselle : C’est un ange, me disiez-vous…

ÉVELINA.

C’est inutile de le répéter !

ANTONIN.

Vous l’avez dit !… Ne m’avez-vous pas conté que c’était elle qui vous avait veillée, soignée, sauvée ?

ÉVELINA, le pinçant.

Taisez-vous ! (Haut.) C’est bon, mon Dieu, c’est bon !

ANTONIN.

Laissez-moi lui exprimer ma reconnaissance des soins qu’elle vous a donnés ; laissez-moi lui dire ce que j’ai au fond du cœur pour elle… (Évelina le pince) et pour vous ! Que vous êtes heureuse ! votre vie se passe près d’elle, vous la voyez tous les jours !… (Évelina le pince et se lève.) Je crois que je m’embrouille !…

RISETTE.

Quelle drôle de figure vous faites !

ANTONIN.

J’aime mieux vous voir ainsi gaie, souriante, heureuse ! le bonheur va si bien à votre charmant visage ! votre sourire laisse entrevoir, à travers des lèvres si vermeilles, une rangée de dents si blanches !…

ÉVELINA, descendant entre eux.

Monsieur…

ANTONIN, reprenant.

Aussi blanches que les dents de mademoiselle !… votre rire a un éclat argentin comme le son de votre voix.

ÉVELINA.

Monsieur !…

ANTONIN.

Et de la voix de mademoiselle ! (À part.) Cette position est stupide, il faut absolument Choisir !… (Il semble prendre une résolution, s’avance vers Risette et avec beaucoup de respect : ) Mademoiselle Risette…