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ACTE I, SCÈNE VIII.

de la rue, mon cœur battit, mes yeux se troublèrent… (À part.) Va donc, charrette !… (Haut.) Mes yeux se troublèrent !… mon cœur battit !… et je sentis qu’il ne me restait qu’à mourir, si vous n’acceptiez pas mon cœur et ma main.

ÉVELINA, se reculant.

Comment ! c’est pour le bon motif ?…

ANTONIN.

Pouvez-vous en douter, mademoiselle ?… Mon cœur… vos principes… et d’ailleurs… Oh ! épousez-moi pour la vie !…

ÉVELINA.

Mais c’est impossible !

ANTONIN.

Mariée ?

ÉVELINA.

Non ! mais engagée avec Jean Gigonet. (Ils se lèvent.)

ANTONIN.

Qu’est-ce que c’est que ça, Jean Gigonet ?…

ÉVELINA.

Mon prétendu, monsieur, officier de sergent au 135e de ligne… Tenez, voici une bague en crin qu’il m’a donnée de ses cheveux. Voici son portrait, pas trop ressemblant, c’est un de ses camarades qui a posé.

ANTONIN, à part.

Cinq millions à Jean Gigonet ! ah ! mais non !… (Haut.) Mademoiselle, je vous aime ! ce mariage ne se fera pas… quand je devrais répandre le sang de Gigonet !… Oui, vous serez ma femme, je le jure sur la tête de mademoiselle Risette.

ÉVELINA.

Oh ! permettez ; pour le mariage, mon prétendu a ma parole.

ANTONIN.

Vous vous dégagerez !… Oh ! dis-moi que tu dégageras !…

ÉVELINA, passant devant lui.

Il est peut-être un peu tard.