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78\tl’oncle\tet\tle neveu. qui sc rendait en Italie par l’Allemagne. 11 les vît as¬ sidûment pendant un mois, et il fut pour ainsi dire leur unique compagnie. Pour les âmes délicates, la foule est une grande solitude, et plus le monde fait de bruit autour d’elles, plus elles se serrent dans leur coin pour se parler à l’oreille. La jeune Parisienne et sa mère entrèrent de plain-pied dans le cœur de François, et s’y trouvèrent bien. Elles y découvraient tous les jours de nouveaux trésors, comme les pre¬ miers navigateurs qui mirent le pied en Amérique ; elles foulaient avec délices cette terre vierge et mys¬ térieuse. Elles ne s’enquirent jamais s’il était riche ou pauvre : il leur suffisait de le savoir bon, et nulle trouvaille ne pouvait leur être plus précieuse que celle de ce cœur d’or. De son côté , François fut ravi de sa métamorphose. Vous a-t-on jamais raconté comment le printemps éclôt dans les jardins de la Russie ? Hier la neige couvrait tout ; auj ourd’hui ar¬ rive un rayon de soleil qui met l’hiver en déroute. A midi les arbres sont en lleur, le soir ils se couvrent -* de feuilles, le lendemain ils ont presque des fruits. Ainsi fleurit et fructifia l’amour de François. Sa froideur et sa gène surent emportées comme les gla¬ çons dans une débâcle; Pensant honteux et pusilla¬ nime se fit homme en quelques semaines. Je ne sais qui prononça d’abord le mot d\tmais\tqu’im¬ porte? il est toujours sous-entendu lorsque deux a cœurs honnêtes parlent d’amour. 4