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50 LES JUMEAUX DE L’HÔTEL CORNEILLE. pour m’obliger à fournir les preuves de mou rang et de ma fortune, » La baronne appuya ces mots d’un geste amical qui voulait dire : « N’insistez pas, il est susceptible. »

  • Allons, pensa Léonce, c’est partie remise: Nous

nous expliquerons, bon gré, mal gré, le jour du con¬ trat, u Mais le baron ne voulut pas entendre parler de contrat, « Entre gentilshommes, dit-il, ces engagements, ces signatures, ces garanties sont des précautions humiliantes. Aimez-vous Dorothée ? Oui. Vous aime- t-elle ? J’en suis certain. Alors à quoi bon mettre un notaire entre vous ! Je m’imagine que votre amour se passera bien de papier timbré, — Cependant, monsieur, si l’on vous avait trompé sur ma situation ! — Mais, terrible enfant, on ne m’a pas trompé : on ne m’a rien dit. Je ne sais rien de vous, sinon

que vous plaisez à ma fille, à ma femme, à moi et à tout l’univers. Je ne veux rien savoir de plus. Est-ce que j ’ai besoin de votre argent ? Si vous êtes riche, tant mieux. Si vous êtes pauvre, tant pis. Dites-en autant de moi, nous serons quittes. Tenez, voici qui va mettre votre conscience en repos : vous n’avez rien, ma fille n’a rien : vous vous appelez Léonce, elle s’appelle Dorothée, et je vous donne ma bénédiction paternelle. Êtes-vous content ? »