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40 LES JUMEAUX DE L’HÔTEL CORNEILLE. monde ce que je poursuis vainement dans le mien. Cependant je vaux bien Mathieu. — Au physique, du moins. As-tu de leurs nou¬ velles ? — Pas souvent : les heureux sont égoïstes. Le li¬ cencié améliore ses terres; il met de la marne, il sème du sarrasin, il plante des arbres : des niaiseries ! Sa femme va aussi bien que le comporte son état. On es¬ père ravénement de Mathieu II pour le mois d’avril : il n’y a pas de temps perdu. — Je ne te demande pas si l’on s’aime toujours. — Comme dans l’arche de Noé. Papa et maman sont à genoux devant leur belle-fille. Mme Bourgade a bien pris : il paraît que c’est décidément une femme distinguée : tout ce monde s’occupe, s’amuse et s’a¬ dore : ils ont du bonheur ! — Tu n’as jamais eu la velléité d’aller les rejoindre avec le restant de tes écus ? — Ma foi, non ! J’aime mieux mes ennuis que leurs + plaisirs. Et puis, il n’est pas encore temps d’aller me cacher. »\t' En effet, huit jours après, il arriva tout radieux au parloir de l’école. « Brr ! fit-il, on n’a pas chaud ici. — Quinze degrés, mon cher, c’est le règlement. — Le règlement n’est pas si frileux que moi, et j’ai bien fait de me laisser refuser, d’autant plus que je touche à mon but. T ■ r .'.4