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370\tLA MÈRE DE LA MARQUISE. neur de mes cheveux blonds. Au fait, qu’est-ce qu’une tenture? une toilette qui nous habille do loin. Toi, ma brune aux yeux noirs, tu dois avoir une chambre de satin rose. i — Je crois qu’oui, reprit Lucile toute rêveuse. — Comment? je crois ! Tu réponds comme une An¬ glaise. Mais je suis Anglaise aussi sur un certain point. Ne va pas t’imaginer que tout le monde entre ici comme dans la rue ! On a sa discrétion et sa délica¬ tesse ; et si tu n’étais pas toi, tu ne serais pas assise dans ce ſauteuil-là : sais-tu que je fais mon lit moi- même? Il est vrai que Robert m’aide un pqu. » Lucile ne répondit rien. Elle contemplait d’un œil

pensif un magnifique fouillis de dentelles et de brode¬ ries au milieu duquel deux larges oreillers reposaient maritalement côte c\ côte. La porte s’ouvrit, et M. Jordy entra étourdiment en jetant son chapeau de paille, A la vue de Lucile, il s’arrêta tout interdit et fit un salut respectueux. Sa femme lui sauta au cou sans façon, et lui dit en montrant la marquise par un geste plein

de grâce et de simplicité : F\tI\tB « Robert, c’est Lucile! » Ce fut toute la présentation. M. Jordy fit à Lucile un petit compliment sans cérémonie qui prouvait qu’il avait souvent entendu parler d’elle, et qu’ello n’était pour lui ni une étrangère ni une indifférente. Il s’assit, et sa femme trouva moyen de se glisser auprès de lui. « N’est-ce pas qu’il est beau? dit-elle à la marquise.