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LA MÈRE DE LA MARQUISE.\t367 w sert. Te souviens-tu du temps où nous jouions à la madame ? p — Il n’y a pas assez longtemps pour que je l’aie oublié.

  • — Venez, mademoiselle, que je vous promène dans

mon jardin. Vous ne toucherez pas aux fleurs I » Tout en causant, elle cueillit une énorme poignée de fleurs, derrière laquelle elle disparaissait tout en¬ tière. « Je demande grâce pour ton beau jardin, cria Lu¬ cile. — D’abord, je te défends de l’appeler mon beau jardin. Tout le monde le voit, tout le monde y vient, c’est le jardin de tout le monde ! mon beau jardin est là-bas, derrière ce mur. Il n’y a que deux personnes qui s’y promènent, Robert et moi ; tu seras la troi¬ sième. Viens;-vois-tu cette porte verte? A qui y arri¬ vera la première ! » Elle prit sa course. Lucile la suivit et l’eut bientôt devancée, Mme Jordy, en arrivant, tira une petite clef de sa poche et ouvrit la porte. « Ceci, dit-elle, est notre parc réservé. Ces tilleuls, dont les fleurs ont des ailes, ne fleurissent que pour nous, Nous nous promenons ici en tête-à-tête tous les matins avant l’heure du travail, car nous sommes des s oiseaux matineux ; ai gardé mes bonnes habitudes d’Arlange. Quant à Robert, je ne sais comment il s’y prend, mais j’ai beau m’éveiller matin, je le trouve