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LA MÈRE DE LA MARQUISE.\t345 la moitié de ses habitants, fut pour elle un désert dans un désert. Le lendemain de son arrivée, le premier objet qu’elle aperçut en ouvrant sa fenêtre fut la figure de Jacquet. Elle descendit en moins d’une seconde : Gaston devait être à Paris ! Elle apprit que s’il n’était pas arrivé, il ne tarderait guère, et je vous laisse à penser si elle fêta le messager d’une si bonne nou¬ velle. Tandis que Mme Benoît dormait encore du sommeil des heureux, Jacquet raconta les moindres détails du voyage à Dieuze. « Comme il m’aime ! » pensa Lucile. Je crois même qu’elle pensa tout haut.

  • Pour vous finir l’histoire, poursuivit Jacquet, mon¬

sieur le marquis doit me < ievoir une pièce de huit francs. — En voici vingt, mon bon Jacquet. — Merci bien, mademoiselle. Je ne suis pas positi¬ vement sûr de ce que je dis ; mais il me semble qu’il me les doit. J’avais fait mon compte comme quoi il me devait vingt-quatre francs, et il ne m’en a donné que vingt : c’est donc quatre francs en moins. Et puis, il ne m’en a encore une fois donné que vingt : c’est encore quatre francs. Et comme quatre et qua¬ tre font huit..., Cependant, je peux me tromper, et si vous voulez que je vous rende ?... — Garde, garde, mon garçon, et va te reposer de ton voyage. »\t. Elle courut au jardin et moissonna des fleurs comme un jour de Fête-Dieu, pour que sa chambre