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332\tLA MÈRE DE LA MARQUISE. abandonner pour une poignée de sots compliments et une centaine d’absurdes révérences ! Ce n’est pas moi qui serai le complice d’un échange aussi funeste, et si vous allez au faubourg, mademoiselle, je ne vous y conduirai pas ! » En écoutant ce discours, Mme Benoît avait la figure d’un enfant qui a construit une tour en dominos et qui voit le monument s’écrouler pierre à pierre. A peine trouva-t-elle la force de dire à Lucile : « Répondez donc ! » Lucile tendit la main à Gaston et dit en regardant sa mère ;\t' « La femme doit suivre son mari. » Pour cette fois, le marquis fut moins réservé que l’Apollon du Belvédère. 11 prit Lucile dans ses bras et la baisa tendrement sur le front. Mme Benoît employa le reste de la journée à former des plans, à donner des ordres et à combiner les moyens d’entraîner son gendre à Paris. Le lendemain, après la messe de mariage, elle le prit à part et lui dit : « Est-ce votre dernier mot? Vous ne voulez pas • nous introduire au faubourg? — Mais, madame, n’avez-vous pas entendu comme Lucile y renonçait de bonne grâce? — Et si je n’y renonçais pas, moi? Et si je vous di¬ sais que depuis trente ans (j’en ai quarante-deux) je suis travaillée de l’ambition d’y pénétrer? Si je vous