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espéré Mme Benoît. Cette liasse vénérable, d’où s’exhalait une franche odeur de noblesse, fit une impression profonde sur tous les hobereaux qui purent en approcher leur odorat. Les plus hostiles à la maîtresse de forges se retournèrent brusquement vers elle. Ce fut un concert de louanges, où Mme de Sommerfogel remplissait les fonctions de chef d’orchestre.

« Cette pauvre Mme Benoît aura de quoi se consoler, et j’en suis bien aise ; c’est une femme méritante.

— Ce Benoît, qui l’a trompée, était un bélître. Si nous l’avions connue en ce temps-là, nous l’aurions mise sur ses gardes.

— Après tout, que peut-on lui reprocher ? d’avoir voulu entrer dans la noblesse ? cela prouve qu’aux yeux des bourgeois éclairés, la noblesse est encore quelque chose.

Mme Benoît n’est pas sotte.

— Ni laide. Je ne sais pas quel secret elle a pour rajeunir.

— Quant à sa fille, c’est un petit ange.

— Il y a bien longtemps que je ne l’ai vue, en 1836. Elle promettait déjà.

— Désormais nous la verrons souvent : la voilà des nôtres !

— Elle en était déjà par son éducation. Je tiens de bonne part que sa mère a toujours voulu en faire une marquise.