Page:About - Les mariages de Paris, 1856.djvu/297

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Vous avez tort de craindre, monsieur, reprit Éliane en se rengorgeant : la marquise de Kerpry veut et doit connaître toutes les affaires de la famille, et, puisque vous êtes un parent de mon mari…

— C’est ce que j’ignore encore, madame, mais nous le déciderons bientôt, et devant vous, puisque vous le désirez et que monsieur semble y consentir. »

Le capitaine écoutait d’un air hébété, sans trop comprendre. Le jeune comte se tourna vers lui comme pour le prendre à partie.

« Monsieur, lui dit-il, je suis le fils aîné du marquis de Kerpry, qui est connu de tout le faubourg Saint-Germain, et qui a son hôtel rue Saint-Dominique, no 40.

— Quel bonheur ! » s’écria étourdiment Éliane.

Le comte répondit à cette exclamation par un salut froid et cérémonieux. Il poursuivit.

« Monsieur, comme mon père, mon grand-père et mon bisaïeul étaient fils uniques, et qu’il n’y a jamais eu deux branches dans la famille, vous excuserez l’étonnement qui nous a saisis le jour où nous avons appris par les journaux le mariage d’un marquis de Kerpry.

— Je n’avais donc pas le droit de me marier ? demanda le capitaine en se frottant les yeux.

— Je ne dis pas cela. Monsieur, nous avons à la maison, outre l’arbre généalogique de la famille, tous les papiers qui établissent nos droits à porter le nom