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184\tLE BUSTE.\t. dène, aux La Tour d’Auvergne, aux plus grandes fa¬ milles du faubourg. Victorine prisait médiocrement ces avantages, et M. de Guéblan lui-même n’en fai¬ sait pas tout le cas qu’il aurait dû; mais Mme Mi- chaud en était entichée, L’esprit de M. de Marsal n’é¬ tait pas tout à fait à la hauteur de sa naissance, et, du côté de la fortune, il n’avait rien ou peu de chose. En revanche son éducation était parfaite. Il avait cette politesse exquise et glacée qui distingue les of¬ ficiers de marine. Car vous savez, je pense, que les loups de mer ont fait leur temps, que les marins ne jurent plus par mille sabords, et que le jour où l’étiquette sera bannie de tous les salons, elle se re¬ trouvera à bord des navires de guerre. M. de Marsal, petit mangeur, et M. Leféburequi vivait de régime, observèrent, de leur côté, la figure du nouveau venu. Depuis quelque temps ils avaient cessé de s’observer l’un l’autre.‘Chacun d’eux croyait être sûr de l’emporter sur son rival. L’un comptait sur son nom, l’autre sur sa fortune. Le gentilhomme s’é- tayait solidement sur Mme Michaud; le bourgeois ne doutait point de l’appui de M. de Guéblan. Mais l’ar¬ rivée d’un intrus leur mit la puce à l’oreille. Ce beau jeune homme que personne ne connaissait, et que Mme Michaud semblait avoir tiré d’une boîte, leur semblait de figure et de taille à jouer le rôle du troi¬ sième larron. L’appétit pantagruélique de Daniel les rassura tout d’abord : on n’avait rien à craindre d’un

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