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LE BUSTE.\t179 cendait de voiture. « Par où diable êtes-vous passé ? » lui demanda-t-elle. Il raconta comment il avait fait son entrée dans le domaine des Guéblan. « Sabre de bois! dit la bonne femme émerveillée, les chameaux du Tyroì ne sautent pas mieux que vous. Cette histoire-là fera le bonheur de mon frère et le déses¬ poir de M. Lefébure. On va vous installer chez vous. Pcrrochon, conduisez monsieur à la chambre verte. Tiens! vous coucherez entre les deux maris de Vic- torine : empêchez-les de so battre. » Daniel salua, et suivit Perrochon. « Hé bien, demanda Mme Michaud à sa nièce, comment trouves-tu mon sculpteur? C’est pour mon buse; une surprise que je me fais à moi-même. Nous commençons demain, dans le petit salon du bout. Avoue qu’il n’a pas l’air d’un artiste ! Il est cent fois mieux que tous ces messieurs. La femme qu’il épou¬ sera pourra se vanter d’avoir un beau mari ! Mais je te défends de le remarquer : si tu t’apercevais qu’il est joli garçon , je le mettrais proprement à la porte. Après tout, M. de Marsal n’est pas un magot. » « Ma tante serait-elle du complot? » pensa Victo- rine. Daniel prit possession d’une jolie chambre, meu¬ blée avec la simplicité la plus élégante. La tenture était de perse vert clair à bouquets roses et blancs. Le lit, à colonnes torses, s’enfoncait dans une sorte