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LES JUMEAUX DE L HÔTEL CORNEILLE. Il joutier en gros, rue d’Orléans, au Marais. 11 est parti i’année dernière pour la Californie avec une machine qu’il avait inventée, une machine à trouver l’or ; mais le bateau a fait naufrage en chemin, avec l’homme, la machine et le reste. Ces dames ont lu dans les jour¬ naux qu’on n’avait pas sauvé une allumette. Ai ors, elles ont vendu le peu qui leur restait,, et elles sont allées demeurer rue d’Enfer; et puis la dame a fait une maladie qui leur a mangé tout. Elles sont donc venues ici. Elles brodent du matin au soir jusqu’à la mort de leurs yeux, mais elles ne gagnent pas lourd. Ma femme les aide à faire leur ménage quand elle a le temps : on n’est pas riche, mais on fait l’aumône d’un coup de main à ceux qui sont trop malheureux. Je vous dis cela pour vous faire comprendre que ces dames ne demandent rien à personne, et qu’il faudra y mettre des formes pour leur faire accepter quelque chose. D’ailleurs, la demoiselle est jolie comme un cœur, et cela rend sauvage, comme vous comprenez. » Mathieu devint tout rouge à l’idée qu’il aurait pu être indiscret. « Nous chercherons un moyen, dit-il. Comment s’appelle cette dame ? — Madame Bourgade. — Merci. » î >eux jours après, Mathieu, qui n’avait jamais voulu de leçons particulières, entreprit de préparer un jeune homme au baccalauréat. Il s’y donna de si bon cœur,