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140\tTERRAINS\tA VENDRE. — La nuit porte conseil. » Le digne homme dormit, comme à l’ordinaire, d’un sommeil profond et retentissant, dont le bruit rappe¬ lait tantôt les grondements de la foudre, tantôt le roulement d’une diligence sur un pont. Il y a en lui deux choses que les soucis rongeurs n’ont jamais pu entamer : l’appétit et le sommeil. 11 partit pour son bureau, plus irrésolu qu’il ne l’avait jamais été, mais lesté d’une livre de pain et d’une énorme jatte de café au lait. Il était à peine arrivé à la rue Saint-Lazare, lorsque sa fille et sa sœur entendirent le plus formi¬ dable carillon qui, de mémoire de sonnette, eût retenti dans la maison. Rosalie courut à la porte en criant : « Il est arrivé quelque chose à papa ! » Le sonneur était M. de Chingru, boutonné jusqu’au cou, dans un grand air de discrétion importante. On le reçut : Rosalie et sa tante se tenaient habillées dès huit heures du matin, comme en province. A neuf, les traces du déjeuner avaient disparu, et la salle à manger se transformait en ouvroir. « Mesdames, dit Chingru , pardonnez-moi de vous déranger à pareille heure. Je viens remplir auprès de vous un devoir d’bonnète homme. C’est moi qui ai conduit ici M. Henri Tourneur, à l’occasion d’un ter¬ rain qu’il prétendait acheter : puissé-je arriver à temps pour arrêter les suites de mon imprudence 1 « — Hâtez-vous, monsieur, parlez ; qu’y a-t-il ? dit Rosalie.\t.