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CHAPITRE IV

HADGI-STAVROS


Dimitri redescendit vers Athènes ; le moine remonta vers ses abeilles ; nos nouveaux maîtres nous poussèrent dans un sentier qui conduisait au camp de leur roi. Mme  Simons fit acte d’indépendance en refusant de mettre un pied devant l’autre. Les brigands la menacèrent de la porter dans leurs bras : elle déclara qu’elle ne se laisserait pas porter. Mais sa fille la rappela à des sentiments plus doux, en lui faisant espérer qu’elle trouverait la table mise et qu’elle déjeunerait avec Hadgi-Stavros. Mary-Ann était plus surprise qu’épouvantée. Les brigands subalternes qui venaient de nous arrêter avaient fait preuve d’une certaine courtoisie ; ils n’avaient fouillé personne, et ils avaient tenu les mains loin de leurs prisonnières. Au lieu de nous dépouiller, ils nous avaient priés de nous dépouiller nous-mêmes ; ils n’avaient pas remarqué que ces dames portaient des pendants d’oreilles, et ils ne les avaient pas même invitées à ôter leurs gants. Nous étions donc bien loin de ces routiers d’Espagne et d’Italie qui coupent un doigt pour avoir une bague, et arrachent le lobe de l’oreille pour prendre une perle ou un diamant. Tous les malheurs dont nous étions menacés se réduisaient au paiement d’une rançon : encore était-il probable que nous serions délivrés gratis. Comment supposer qu’Hadgi-Stavros nous retiendrait impunément, à cinq lieues de la capitale, de la cour, de l’armée