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comme la fille d’un roi. J’ai attendu jusqu’à lundi soir la réponse de son père, puis la patience m’a manqué ; je suis revenu à ma première idée ; j’ai pris mes pistolets, j’ai fait signe à nos amis, et vous savez le reste. Maintenant, à votre tour ! vous devez avoir tout un volume à raconter.

— Je suis à vous, lui dis-je. Il faut d’abord que j’aille glisser un mot dans l’oreille d’Hadgi-Stavros. »

Je m’approchai du Roi des montagnes, et je lui dis tout bas : « Je ne sais pourquoi je vous ai conté que Photini aimait John Harris. Il fallait que la peur m’eût tourné la tête. Je viens de causer avec lui, et je vous jure sur la tête de mon père qu’elle lui est aussi indifférente que s’il ne lui avait jamais parlé. »

Le vieillard me remercia de la main, et j’allai raconter à John mes aventures avec Mary-Ann. « Bravo ! fit-il. Je trouvais que le roman n’était pas complet, faute d’un peu d’amour. En voilà beaucoup, ce qui ne gâte rien.

— Excusez-moi, lui dis-je. Il n’y a pas d’amour dans tout ceci une bonne amitié d’un côté, un peu de reconnaissance de l’autre. Mais il ne faut rien de plus, je pense, pour faire un mariage raisonnablement assorti.

— Épousez, mon ami, et prenez-moi pour témoin de votre bonheur.

— Vous l’avez bien gagné, John Harris.

— Quand la reverrez-vous ? Je donnerais beaucoup pour assister à l’entrevue.

— Je voudrais lui faire une surprise et la rencontrer comme par hasard.