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une idée d’Europe ; cela me plaît. Pour te récompenser, tu donneras ton avis le premier, et si tu trouves quelque chose de beau, Vasile n’aura pas d’autre héritier que toi.

— Je voudrais, dit l’enfant, arracher quelques dents au milord, lui mettre un mors dans la bouche et le faire courir tout bridé jusqu’à ce qu’il tombât de fatigue.

— Il a les pieds trop malades : il tomberait au deuxième pas. À vous autres ! Tambouris, Moustakas, Colzida, Milotis, parlez, je vous écoute.

— Moi, dit Colzida, je lui casserais des œufs bouillants sous les aisselles. J’ai déjà essayé cela sur une femme de Mégare et j’ai eu bien du plaisir.

— Moi, dit Tambouris, je le coucherais par terre avec un rocher de cinq cents livres sur la poitrine. On tire la langue et on crache le sang ; c’est assez joli.

— Moi, dit Milotis, je lui mettrais du vinaigre dans les narines et je lui enfoncerais des épines sous tous les ongles. On éternue à ravir et l’on ne sait où fourrer ses mains. »

Moustakas était un des cuisiniers de la bande. Il proposa de me faire cuire à petit feu. La figure au Roi s’épanouit.

Le moine assistait à la Conférence et laissait dire sans donner son avis. Cependant il prit pitié de moi dans la mesure de sa sensibilité, et il me secourut dans la mesure de son intelligence. « Moustakas, dit-il, est trop méchant. On peut bien torturer le milord sans le brûler tout vif. Si vous le nourrissiez de viande salée sans lui permettre de boire, il durerait longtemps, il souffrirait beaucoup, et le Roi satisferait sa ven-