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SCÈNE QUINZIÈME

ALFRED.

Merci, madame, votre confiance ne se trompe pas.

Il va prendre la main de madame Pérard.
LECOINCHEUX, se levant.

Gendarmes, empêchez que l’accusé ne communique avec le dehors. (Les gendarmes viennent prendre Alfred et le ramènent à droite, premier plan, à droite de la table, le brigadier ramène madame Pérard à gauche, en lui disant : (Sans violence, madame, sans violence) ; Lecoincheux se rassied. — À Alfred.) Reconnaissez-vous cette écriture ?

Il lui donne le fragment de billet.
ALFRED.

Oui, monsieur, c’est la mienne. Après ?

LECOINCHEUX.

Après un tel aveu, toutes vos réticences et vos dénégations deviennent inutiles. Philippe Roquet, vous vous appeliez Croquemiche en 1814 ; Bouffe-la-Balle en 1817 ; en 1823 vous avez été condamné sous le nom de Fil-de-Soie ; il y a quatre mois vous avez été écroué à la prison de Rouen, sous le nom de Corbillon.

ALFRED.

Moi ? (À madame Pérard.) Je vous supplie de croire…

LECOINCHEUX.

Vous êtes accusé d’avoir, dans la journée du mardi 11 courant, assassiné l’illustre et malheureux Alfred Ducamp.

ALFRED, part d’un grand éclat de rire et saute en s’appuyant sur la table.

Ah ! ah ! ah ! mais c’est donc vrai ?

LECOINCHEUX.

Cette tenue est indécente et ne peut qu’aggraver votre