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SCÈNE DEUXIÈME

et depuis dix ans qu’il expose des tableaux assez coquets, il n’avait économisé que des dettes ! Mon Dieu oui ! vingt-deux mille francs de dettes ! sans compter le terme courant ! Il meurt ! La Providence envoie sur son chemin un Corbillon bienfaisant ! Le voilà célèbre ! le voilà riche ! les journalistes lui feront des articles ! Le commissaire-priseur lui fera une fortune !

ANGÉLIQUE.

Mais puisqu’il est mort ?

ALFRED, se dirige vers la gauche en passant devant Angélique.

Sachez, innocente Angélique, qu’un grand artiste ne meurt jamais !

ANGÉLIQUE, elle remonte à droite en passant derrière la table, va prendre la chaise qui est entre la cheminée et la porte, et descend à droite de la table.

Ah ! Avec tout ça, madame l’a pleuré comme une Madeleine.

ALFRED, remonte vivement à Angélique, qui tient toujours la chaise, et la fait vivement descendre à l’avant-scène, milieu.

Madame l’a pleuré ! Elle le connaissait ?

ANGÉLIQUE, elle remonte à la gauche de la table, et y place la chaise.

Elle a deux tableaux de lui dans sa chambre.

Elle remonte au dressoir.

Est-il vrai ? Du papier ! (Arrachant une feuille de son carnet.) J’en ai ! Une plume ! un crayon ! J’en ai !

Il vient s’asseoir sur la chaise qui est à gauche de la table et bouleverse le couvert qui est devant lui.