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SCÈNE DEUXIÈME

pavillon, vous êtes tranquille et… ni vu, ni connu, monsieur Philippe Roquet.

Elle remonte au fond et pose son panier près du dressoir, à droite de la fenêtre.

ALFRED

Je vous remercie, mademoiselle Angélique, et puisque c’est aujourd’hui samedi, permettez-moi de vous payer mon loyer de la semaine. (Lui donnant de l’argent.) Cinq louis, prix convenu.

ANGÉLIQUE, redescend à l’avant-scène à droite d’Alfred, tendant la main.

Oh ! ça ne presse pas, monsieur Philippe Roquet.

ALFRED

Ma chère mademoiselle Angélique, vous avez été pleine de complaisance pour moi, mettez le comble à vos bontés : appelez-moi monsieur tout court.

ANGÉLIQUE

Oui, monsieur Philippe Roquet. Mais à partir du jour d’aujourd’hui, je ne vous appellerai plus ni Roquet ni autrement.

ALFRED

Par la raison ?

ANGÉLIQUE

Par la raison que je vous donne congé tout de suite.

ALFRED, vivement.

Vous me chassez ?… Et pourquoi ?

ANGÉLIQUE

Dame ! monsieur Philippe Roquet, c’est pas ma faute. Madame m’a dit à ce matin qu’elle voulait déjeuner dans le pavillon, et si elle savait que j’y ai logé un homme, c’est moi qui aurais une fière grondée !