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GAËTANA.

BIRBONE.

Merci, monsieur Capricana. Vous avez raison plus que vous ne pensez. Je suis ici dans un but d’amitié, de bon vouloir et de reconnaissance.

MARTINOLI.

Tu m’étonnes.

BIRBONE, la main sur son cœur.

Tâtez là, monsieur le juge ; il y a tout au fond quelque chose qui remue. Et ce cœur, monsieur Capricana peut vous le dire, est conformé, ou peut s’en faut, comme le cœur illustrissime de votre excellence.

MARTINOLI.

Et pouvons-nous savoir la belle action que tu médites ?

BIRBONE.

Ma main droite n’en a rien dit à ma main gauche. Contentez-vous d’apprendre qu’une des vingt ou trente dames qui se promènent céans m’a, comme qui dirait, sauvé la vie : et je ne désespère pas de m’acquitter un jour envers elle, si elle est malheureuse, comme je le crains.

CAPRICANA.

Mais c’est donc un roman ? Raconte, mon garçon, raconte !

BIRBONE.

Chut ! Madame la baronne del Grido ! (Il remonte à gauche, Capricana va au-devant de Gaëtana.)



Scène III.

Les Mêmes, GAËTANA, Dames.
GAËTANA, gaiement.

Pendez-vous, docteur ! On a dansé la tarentelle et vous n’y étiez pas !… (À Martinoli.) Salut, tribunal ambulant. Qui avez-vous condamné aujourd’hui ? Un peu tout le monde ? Vous savez que mon mari nous revient à cinq heures. Ne vous éloignez pas ; nous irons tous ensemble au-devant de lui.