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ACTE TROISIÈME.




Scène XV.


LE COMTE, LE JUGE, BIRBONE, LE GREFFIER, SBIRES.


BIRBONE, à Cardillo.

Mille grâces ! (À Martinoli.) Et maintenant, monsieur, faites-moi l’honneur de m’expliquer les procédés au moins bizarres de « la police[1]. » Un honnête homme, qui a satisfait à la loi, vient passer l’été à Castellamare ; il espère échapper au tumulte de Naples, aux criailleries des cochers et des marchandes de poisson, se reposer l’esprit, se rafraîchir le sang et dormir la grasse matinée. Pas du tout ! La force armée envahit son domicile, interrompt son sommeil, l’arrache de ses couvertures et le traîne par les rues au beau milieu de la nuit ! Je croyais que « la police » était faite pour protéger le repos des citoyens !

MARTINOLI.

Assez !… Vous vous appelez Birbone ? Vous avez vingt-cinq ans ? Vous habitez la villa Corinaldi ?

BIRBONE.

Où vos agents m’ont trouvé ronflant dans mon lit.

MARTINOLI.

Tout habillé !

BIRBONE.

Je ne dors jamais autrement… de peur des moustiques.

MARTINOLI.

Vous êtes accusé d’avoir frappé M. del Grido d’un coup de poignard.

BIRBONE.

C’est une injustice de la justice.

MARTINOLI.

Vous avez été condamné pour meurtre il y a dix ans ?

  1. L’autorité. Commission d’examen.