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dans l’affaire. Mais il s’efface au moment où le miracle, discuté par les journaux, entre dans l’ordre des choses exotériques. Il ne signe pas au Moniteur ; il est prêt à payer sa part des 10 000 fr., si M. Robin les gagne, mais il ne les promet pas en son nom personnel. C’est une différence à constater entre M. Barnum et M. Guppy.

Ils sont peut-être cinq, mais je ne le croirai que si on me le prouve. Pourquoi seraient-ils cinq, au nom du ciel ? C’est assez de deux hommes pour étonner une assemblée de bonnes gens bien disposés, qui se sont presque fait bander les yeux à l’avance.

On a l’armoire préparée, les cordes de coton mou, fabriquées ad usum miraculi ; on a les bougies éteintes ou couvertes de taffetas gommé : n’est-ce pas plus qu’il ne faut pour protéger quelques faibles malices ? On pourrait même, ce me semble, jeter l’armoire par la fenêtre, allumer cent becs de gaz, brûler les cordes molles et prendre un bon cordeau chez l’épicier voisin, puisqu’on a sous la main une légion de génies adroits et vigoureux, demi-dieux complaisants, collaborateurs invisibles, sinon infatigables, de MM. William et Ira Davenport.

Mais qu’ils soient deux, trois, quatre ou cinq, ces estimables Américains sont des personnes éminemment pratiques. Depuis douze ans qu’ils travaillent dans le miracle, ils ont perfectionné les moyens