Page:Aboulféda - Vie de Mohammed - traduction et commentaires par Desvergers, 1837.pdf/99

Cette page n’a pas encore été corrigée
VIE DE MOJIAMMED.
85

Abdallah, fils d’Obayy, le traître, et d’autres traîtres comme lui, ainsi que trois Ansariens sincères (145), Caab, fils de Malek, Morara, fils de Rebi, et Helal, fils d’Omaia, ne prirent point part à l’expédition du prophète. Ali, fils d’Abou-Taleb, fut institué par Mohammed pour vaquer aux soins de sa maison. Les traitres, pour l’inquiéter, dirent que le prophète ne l’avait laissé que parce qu’il lui aurait été important. Instruit de ces propos, Ali prit ses armes et se rendit auprès du prophète auquel il raconta ce qu’avaient dit les traîtres : « Ils ont menti, lui répondit le prophète ; je t’ai mis à ma place pour prendre soin de ceux que j’ai laissés derrière moi. Retourne et veille sur ma famille. Ne te plaît-il donc pas d’être auprès de moi ce qu’Aaron était auprès de Moïse ? avec celte différence qu’après moi il n’y aura plus de prophète. »

Le prophète de Dieu avait avec lui trente mille hommes, dont dix mille hommes de cavalerie. Cette armée souffrit beaucoup, pendant la route, et de la chaleur et de la soif. Lorsqu’ils arrivèrent à Hedjr (146), ancien séjour des Thamoudites, le prophète non-seulement leur défendit de boire F’eau qu’ils y trouvèrent, mais leur ordonna de jeter celle qu’ils avaient puisée et de donner aux chameaux les pains pétris avec l’eau de ces sources. Enfin on parvint à Tabouk, et le prophète s’y arrêta pendant vingt jours. Jean, seigneur d’Aila (147), étant venu l’y trouver, il lui accorda la paix moyennant un tribut de trois cents dinars. I accorda aussi la paix aux habitants d’Adhroh (148), moyennant un tribut de cent dinars payable tous les ans au mois de redjeb. Il envoya ensuite Khaled, fils de Walid, à Ocaidar, fils d’Abd-el-Malek, maître de Daoumat-el-Djandal (149). Cet homme appartenait à la tribu des Benou-Kenda et avait embrassé le christianisine. Khaled le fit prisonnier et tua son frère auquel il enleva un