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VIE DE MOHAMMED.

fit point entrer les Ansariens dans le partage, en sorte qu'ils murmurèrent entre eux; mais le prophète, les ayant fait appeler, leur dit « Vous murmurez, & Ansariens, pour quelques richesses périssables de ce monde avec lesquelles j'ai « attiré des hommes à l'Islamisme quant à vous, je m'en suis remis à votre attachement pour la foi. Est-ce qu'il ne vous plaira pas, lorsqu'ils retourneront chez eux avec des chameaux et des brebis, de revenir vers vos foyers ayant au a milieu de tous le prophète de Dieu? Je vous le dis en vérité Par celui qui tient mon âme entre ses mains, si l'hégire n'avait pas dû s'accomplir, j'aurais voulu naître parmi a les Ansariens; et si les hommes avaient du entrer dans une

  • voie et les Ansariens dans une autre (142), la voie des Ansariens

aurait été la mienne. Que Dieu soit miséricordieux pour les Ansariens, pour leurs enfants, et pour les enfants de leurs enfants!»

Après le partage que fit le prophète du butin pris aux Benou-Hawazin et les dons faits à Oyaina, à Abou-Sofian et aux autres, ainsi que nous venons de le rapporter, Dhou'l-Khowaiçara des Benou-Tamim dit au prophète : Tu ne t'es pas a montré juste. » Mohammed indigné lui répondit : « Malheur a à toi! qui donc serait juste si je ne le suis pas?» Omar s'écria : « Est-ce que je ne tuerai pas cet homme? —Non, reprit le prophète, laisse-le ailer; cet homme aura des sectateurs qui voudront pénétrer si avant dans les profondeurs de la religion, qu'ils en sortiront comme une flèche sort du but qu'elle a traversé de part en part. » Telle est la version de ce fait rapportée par Mohammed-ben-Ishak. Mais d'autres le rapportent de la manière suivante : Dhoul-Khowaiçara ayant dit au prophète, lors du partage du butin: Ce partage n'est «pas juste et n'a point été fait en vue de la gloire de Dieu, » le prophète reprit: De cet homme doit descendre une secte