Page:Aboulféda - Vie de Mohammed - traduction et commentaires par Desvergers, 1837.pdf/94

Cette page n’a pas encore été corrigée
80
VIE DE MOIIAMMED.

mère de Safouan-ben-Omaia, s’écriait : « C’est aujourd’hui que « l’enchantement est détruit ! » Safouan cependant, bien qu’il fût encore idolâtre, lui répliqua : « Tais-toi Dieu puisse te briser la bouche ! J’aimerais mieux avoir pour maître un « homme d’entre les Koreischites qu’un homme d’entre les Benou-Hawazin. »

Le prophète tint ferme et les Musulmans revinrent se réunir à lui le combat rétabli devint terrible. Mohammed ayant dit à sa mule Doldol : « Couche-toi, couche-toi, elle se mit ventre à terre. Il prit alors une poignée de poussière, et l’ayant jetée au visage des infidèles, ils prirent la fuite. Dieu très-haut accorda dès lors aux Musulmans une victoire complète. Ils poursuivirent les vaincus, les taillant en pièces où les faisant captifs. Parmi les prisonniers se trouva Schima, fille de Harith et de Holaina des Benou-Saad, sœur de lait du prophète. Elle s’en fit reconnaître parce qu’elle portait sur le dos la marque d’une morsure que Mohammed enfant lui avait faite autrefois. Lorsqu’il se fut assuré que c’était elle, il étendit sur elle son manteau, lui donna des provisions et la rendit à sa tribu, ainsi qu’elle le lui avait demandé.


Siége de Taief.

Les Benou-Thakif, s’étant enfuis d’Honain vers Taief, en fermèrent les portes ; mais le prophète, marchant contre eux, les assiégea pendant plus de vingt jours et fit usage contre la ville de machines de guerre. Il ordonna ensuite qu’on coupát leurs vignes, ce qui fut exécuté, puis il fit lever le siége et alla camper à Djairrana (139), où il avait laissé tout le butin fait sur les Benou-Hawazin. Quelques gens de cette tribu vinrent l’y trouver et il leur remit ce qui lui était écho en partage, ainsi que la part des enfants d’Abd-el-Mottalib, puis il rendit