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VIE DE MOHAMMED.
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main de son prophète, Mohammed leur dit : « Comment pensez-vous que je me conduirai à votre égard ? » « Avec bonté, répondirent-ils, tu es un frère et un neveu généreux. » « Allez donc, leur dit-il alors, vous êtes libres. » Après avoir ainsi rétabli la paix, le prophète monté sur sa chamelle fit autour de la maison sainte les sept tours sacrés et toucha la pierre noire d’un bâton recourbé qu’il tenait à la main ; il entra ensuite dans la Caaba, et y ayant vu représentées des fi gures d’anges (128) et celle d’Ibrahim (Abraham) tenant dans sa main les flèches qui servaient à consulter le sort, il s’écria : « Que Dieu les combatte ! Ils ont placé dans les mains de notre scheikh les emblèmes de la superstition. Qu’a de commun Ibrahim avec les flèches du sort ? » Il fit détruire toutes ces figures et pria dans la maison sainte.


De la proscription.

Six hommes et quatre femmes furent proscrits par le pro. phète. Le premier de tous fut Acrama (129), fils d’Abou- Djahl ; mais sa femme Omm-Hakim ayant demandé sa grâce, il l’obtint et embrassa l’Islamisme. Le second fut Habbar (130), fils d’Assouad. Le troisième Abdallah (131), fils de Saad, fils d’Abou-Sarh, frère de lait d’Othman, fils d’Affan. Ce dernier, s’étant rendu avec lui auprès du prophète, implora sa grâce ; Mohammed garda pendant longtemps le silence, puis enfin il lui pardonna, et Abdallah embrassa l’Islamisme. Le prophète dit alors à ses compagnons : « Je gardais le silence pour P. que l’un de vous se levât et tuât cet homme. » « Nous attendions un signe de ta part, » répondirent-ils. « Il ne convient

  • pas aux prophètes, reprit Mohammed, de faire avec les yeux

« des signes qui seraient une trahison. Cet Abdallah avait déjà embrassé l’Islamisme avant la prise de la Mecque, et