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VIE DE MOHAMMED.

Je ne sais ce qui me rend plus joyeux, de la conquête de Khaïbar ou de la présence de Djafar. Il avait écrit au Na- djaschi pour le prier de les lui renvoyer et pour demander comme épouse Omnr-Habiba, fille d’Abou-Sofian. Elle avait émigré autrefois avec son mari Obaid-allah, fils de Djahsch, qui depuis s’était fait chrétien et qui resta en Abyssinie. Elle fut unie au prophète par son cousin Khaled, fils de Said, Gis d’As, fils d’Omaia, l’un de ceux qui s’étaient réfugiés en Abyssinie ; et le Nadjaschi, au nom de Mohammed, la dota de P. Ar quatre cents dinars. Lorsque son père Abou-Sofian apprit qu’elle était devenue l’épouse du prophète, û s’écria : « Cet homme est un fougueux étalon qu’on ne peut dompter. D Elle revint donc auprès du prophète, qui demanda aux Musulmans s’ils ne voulaient point admettre au partage du butin les nouveaux venus d’Abyssinie : ils y consentirent. C’est dans l’expédition de Khaibar qu’une juive, nommée Zainab (110), fille de Harith, servit au prophète une brebis empoisonnée. Il en prit un morceau qu’il pressa sous sa dent ; mais il le rejeta et dit : « Cette brebis m’avertit qu’elle est empoison- « née. » Plus tard, dans la maladie dont il mourut, il disait : « La bouchée de Khaibar n’a jamais cessé de me faire souffrir ; « mais voici le moment où se brisent les veines de mon cœur. »


Des députés envoyés par le prophète aux souverains.

Ce fut dans la septième année de l’hégire que le prophète envoya des lettres et des députés à plusieurs souverains, pour les appeler à l’Islamisme, A Kesra-Parwiz (111), fils d’Hormouz, il envoya Abdallah, fils de Ilodhafa. Kesra déchira la lettre du prophète, en disant : a Ose-t-il m’écrire ainsi cet « homme qui est mon esclave ! » Lorsque le prophète en fut instruit, il s’écria : « Que Dieu déchire son royaume I Kesra