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VIE DE MOHAMMED

Ebn-Ishak a donné de ce fait une autre version ; mais celle que nous rapportons ici est la véritable. Après cette victoire, Ali s’empara de la ville. Le siége avait duré un peu plus de dix jours. Abou-Rafé, affranchi du prophète, raconte le fait suivant : « Nous marchåmes à la suite d’Ali, lorsque le prophète de Dieu l’envoya contre Khaibar ; les habitants du château firent une sortie, et, dans le combat qu’Ali leur livra, un juif lui porta un coup qui lui enleva de la main son bouclier. Le fils d’Abou-Taleb saisit alors une des portes du château, et, s’en servant en guise de bouclier, il ne cessa de la tenir à la main et de combattre jusqu’à ce que Dien lui eut accordé la victoire. Il la jeta ensuite, et sept de mes compagnons ainsi que moi huitième nous essayâmes de remuer cette porte, sans pouvoir y parvenir. »

La prise de Khaibar eut lieu au mois de safar de la septième année de l’hégire. Les habitants demandèrent au prophète qu’il leur fût permis de cultiver leurs terres, aux conditions de donner la moitié de leur récolte et d’abandonner leurs propriétés au premier signe de sa volonté, ce qu’il leur accorda. Il fit les mêmes conditions aux habitants de Fadac (180). Khaibar appartint aux Musulmans ; mais Fadac fut la propriété du prophète, parce que cette place s’était rendue sans qu’on eût été obligé de combattre. Les juifs de Khaibar no cessèrent d’occuper leur territoire jusqu’au khalifat d’Omar qui les en chassa…

Après l’expédition de Khaibar, le prophète de Dieu se dirigea vers Quadi-cl-Kora (109) dont il s’empara au bout d’un seul jour de siège par la force des armes ; ensuite il revint à Médine. Lorsqu’il y fut de retour, il vit arriver le reste des Mohadjériens qui s’étaient réfugiés en Abyssinic, et avec eux Djafar, fils d’Abou-Taleb. On rapporte qu’il dit à ce sujet :