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VIE DE MOHAMMED.

heureux que tu voulusses venir à ma maison. Aussitôt le « prophète ordonna à quelqu'un de crier aux travailleurs qu'ils eussent à se rendre avec le prophète à la maison de a Djaber. Nous appartenons à Dieu et nous devons revenir à «lui, dis-je en moi-même (en effet il n'avait eu l'intention « d'inviter que le proplète); cependant Mohammed et tous « les travailleurs avec lui arrivèrent chez moi. Nous lui « offrimes les mets qu'il bénit en prononçant la formule du «Bism-illah, puis les travailleurs s'approchèrent tour à tour, « une nouvelle troupe succédant à celle qui se retirait, jus- «qu'à ce qu'ils fussent tous rassasiés. » Salman le Persan rapporte le miracle suivant : «J'étais, dit-il, auprès du prophète et je travaillais au fossé, lorsque « je tombai sur une place qui résistait à mes efforts. Le prophète ayant vu l'obstacle qui m'arrêtait, prit la pioche et frappa un coup; sa pioche fit jaillir un éclair. It frappa un second coup, et un second éclair jaillit. Il en frappa un troisième qui fut suivi d'un troisième éclair : O toi qui m'es plus cher que mon père et ma mère, lui dis-je, qu'est-ce qui jaillit ainsi sous les coups de ta pioche? - As-tu douc vu cela, ô Salman? reprit-il. Je l'ai vu, lui dis-je; - et il me répondit : Par le premier éclair Dieu m'a promis la conquête de l'Yemen, par le second celle de la Syrie et de l'Occident, par le troisième celle de l'Orient. »

Le prophète fit achever le fossé et bientôt approchèrent r. 44 les Koreischites avec leurs divers alliés, et ceux des Benou- Kénana qui s'étaient joints à eux, an nombre total de dix mille hommes. Les Benon-Ghatafan approchèrent aussi suivis par une partie des habitants du Nedjd, puis encore les Benou- Koraizha, commandés par Caab, fils d'Acad. Ils avaient été d'abord alliés au prophète; mais les Juifs, leurs coreligion- naires, n'avaient cessé d'insister auprès d'eux jusqu'à ce qu'ils