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VIE DE MOHAMMED.

toi : car si tu es l’envoyé de Dieu, tu es un trop grand personnage pour que je réplique à tes discours ; si tu ments contre Dieu, il ne me convient pas de l’adresser la parole. » À ces mots de prophète se leva pour s’éloigner, désespérant de la conversion des Benou-Thakif ; mois ils ameutèrent contre lui les jeunes turbulents et les esclaves qui le poursuivirent d’injures et de cris, au point que les rassemblements l’obligèrent à entrer dans un enclos. Alors tous ces insensés le quittèrent, et il s’écria : « O mon Dieu, c’est à toi que je me plains de ma faiblesse, de mon manque de ressources et du mépris où je suis tombé parmi les hommes. O toi, le plus miséricordieux des miséricordieux, toi le maître des faibles, tu es mon seigneurs à quel autre que toi pourrais-tu vouloir que je m’adressasse (40) ? si tu n’es pas irrité contre moi, peu m’importe le reste. » Il revint ensuite, à la Mecque où il trouva les Koreïschites plus hostiles que jamais.


Le prophète de Dieu se présente aux tribus.

Aux fêtes du pèlerinage le prophète se présenta aux tribus et les appela à la connaissance de Dieu très-haut, en leur disant : « O enfants d’un tel, je suis envoyé de Dieu vers vous, qui vous ordonne de t’adorer, de n’adorer que lui, a de rejeter tout autre culte que le sien de croire en moi et d’ajouter foi à mes paroles. » Son oncle Abou-Labab cependant criait à haute voix : « Il vous invite à secouer le joug de Lat et d’Ozza (41) pour les erreurs et les hérésies qu’il vous apporte, mais ne lui obéissez pas. » Abou-Lahah était touche et portait ses cheveux divisés en deux tresses.