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VIE DE MOHAMMED.

dessein : « Si tu fais cela, lui dit alors Noaïm, les fils d’Abd-Menaf ne te laisseront pas vivant sur la terre ; que n’obliges-tu plutôt ta sœur(34)), ton cousin Saïd, " fils de Zeïd, et Khattab, qui ont embrassé l’islamisme, à le quitter ? » À ces mots, Omar se dirige vers eux et les trouve lisant sur un feuillet la surate Ta ha(35) ; il entendit même quelques mots ; mais lorsqu’ils s’aperçurent de son approche ils cachèrent le feuillet et se turent, Omar les interrogea sur ce qu’il avait entendu, et d’abord ils nièrent ; mais il frappa violemment sa sœur et lui dit : « Montre-moi ce que vous lisiez, » Or Omar savait lire el écrire. Sa sœur, craignant pour le feuillet, lui dit : « Tu le détruirais ? » mais il promit de le lui rendre. Elle le lui présenta ; il le lut et s’écria : « Que cela est beau ! que cela est noble ! » Dès lors elle conçut l’espoir de lui faire embrasser l’Islamisme,

Khabbab s’était tenu caché jusqu’alors, Lorsqu’il entendit l’exclamation d’Omar, il vint vers lui, et Omar les ayant interrogés sur Le lieu où se tenait le prophète, ils fui dirent qu’il le trouverait dans une maison de Safa, Le prophète s’y trouvait en effet et avait auprès de lui une quarantaine de personnes, tant hommes que femmes, parmi lesquelles étaient Hamza, Abou-Bekr-es-Siddik et Ali, fils d’Abou-Taleb. Omar s’y rendit encore ceint de son épée, Il demanda la permission d’entrer, et le prophète la lui accorda ; lorsqu’il entra le prophète se leva, le saisit par son manteau À l’endroit où il se croisait (sur son épaule) et l’attirant vivement à lui, lui dit : « Que viens-tu faire ici ? fils de Khattab. Persisteras-tu (dans ton impiété) jusqu’à ce que la catastrophe tombe sur toi ? » O prophète de Dieu, répondit Omar, je suis venu pour croire en Dieu et en son prophète. À ces mots le prophète s’écria M « Dion est grand, » et là conversion d’Omar fut ainsi accomplie.