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VIE DE MOHAMMED.

de son négoce. Arrivé à l’âge de puberté le prophète était le plus remarquable des hommes et par la noblesse de ses sentiments et par sa sagesse ; ses réponses étaient admirables, ses discours toujours sincères, et sa bonne foi était si forte, son aversion de ce qui est honteux si grande, qu’on le surnommait dans sa famille le fidèle, en témoignage des qualités précieuses que Dieu s’était plu à réunir en lui.

À l’âge de quatorze ans il fut avec ses oncles à la guerre El-fidjar qui eut lieu entre les Koreïschites et autres familles de Kenana réunis contre les Benou-Hawazin. On la nomma guerre El-fidjar parce que dans son cours les Benou-Hawazin violèrent la sainteté des mois sacrés(18). D’abord la fortune se déclara contre les Koreïschites et les Benou-Kenana, mais bientôt elle abandonna les Benou-Hawazin, et les Koreïschites furent vainqueurs.


Voyage du prophète en Syrie, dans l’intérêt du commerce de Khadidja.

Khadidja, fille de Khowaïled, fils d’Açad, fils d’Abd-el-Ozza, fils de Kossey fils de Kelab s’occupait du commerce et réunissait la noblesse et la fortune. Les Koreïschites (tribu à laquelle elle appartenait) s’étaient de tout temps adonnés aux affaires commerciales. Ayant entendu parler de l’exacte probité et de la bonne foi du prophète, Khadidja lui proposa d’entreprendre, dans l’intérêt de son commerce, un voyage en Syrie, en compagnie d’un de ses serviteurs qui s’appelait Maïçara, et le prophète y consentit. En conséquence il se mit en route, et arrivé en Syrie avec Maïçara il vendit ses marchandises, en acheta d’autres à la place et reprit le chemin de la Mecque. Lorsqu’il fut de retour avec des richesses qui appartenaient à Khadidja, Maïçara apprit à sa maîtresse les