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VIE DE MOHAMMED.

moyenne ; sa tête était forte, sa barbe épaisse, ses pieds et ses mains rudes ; sa charpente osseuse annonçait la vigueur, son visage était coloré. » On dit encore qu’il avait les yeux noirs, les cheveux plats, les joues unies, le col semblable à celui d’une urne d’argent. Anas a dit : & Dieu ne permit pas que ses cheveux reçussent en blanchissant l’outrage des années il avait seulement vingt poils blancs à la barbe et « quelques cheveux blancs sur le sommet de la tête. » On rapporte qu’il se teignait avec le henné et le katam (166). Entre les deux épaules il avait le sceau de la prophétie, et c’était une excroissance charnuc entourée de poils, grosse comme un œuf de pigeon. Les uns prétendent qu’elle était de la même couleur que le reste de son corps, les autres disent qu’elle était rouge. Le cadi Schahab-eddin, fils d’Abou-Dam, rapporte dans son livre intitulé El-Tarikh-el-Modhafferi, qu’Abou-Ratama, qui avait excrcé la médecine avant l’Islamisme, lui dit : « O prophète, je connais l’art de guérir : si tu le veux, je te guérirai « de ce que tu as entre les épaules. Mais le prophète lui répondit : « Que celui-là même qui l’a créée guérisse cette marque. »


De ses qualités morales.

L’esprit et la raison du prophète l’emportaient sur ceux des autres hommes. Adressant à Dieu de fréquentes prières, il était très-sobre de discours futiles. Son visage annonçait une bienveillance constante ; il aimait à garder le silence, son humeur était douce, son caractère égal. Ses parents ou ceux qui ne lui étaient pas attachés par les liens du sang, les puissants ou les faibles trouvaient en lui une justice égale. Il aimait les humbles et ne méprisait pas le pauvre à cause de sa pauvreté, comme il n’honorait pas le riche à cause de sa richesse. Tou-