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VIE DE MOHAMMED.

tants de Médine, de la Mecque et de Taïef, trois villes dans l’enceinte desquelles l’apostasie ne trouva pas de partisans. Le prophète avait nommé au gouvernement de la Mecque P.IIF Attab, fils d’Açid, fils d’Abou’l-Ais, fils d’Omaia. Ce chef, craignant pour sa vie, se cacha, ct la ville devint en proie à une agitation violente. Le peuple était sur le point d’apostasier, lorsque Sohail, fils d’Amrou, se rendit à la porte du temple, et appelant à haute voix tous les habitants Koreischites et autres, il leur dit : « O vous, habitants de la Mecque, qui avez été les derniers à embrasser l’Islamisme, serez-vous donc les premiers à l’abandonner ? Cependant Dieu accomplira son œuvre ainsi que vous l’a dit le prophète. » Par ces paroles, il les empêcha d’abandonner la voie de la religion. Le cadi Schahab-eddin, fils d’Abou-Dam, dit dans sa Chronologie que l’on courut en foule à la maison du prophète pour le contempler encore, et que chacun s’écriait : « Comment est-il mort lui qui doit rendre témoignage contre nous ? non certes il n’est pas mort, mais il est monté au ciel comme Jésus (164). » Puis ils criaient à sa porte : « N’enterrez pas le prophète de Dieu, car il n’est pas mort. » Ils restèrent dans l’attente jusqu’à ce que, le corps étant tout enflé, Abbas, oncle du prophète, sortit et leur dit : « Par celui qui est le seul Dieu de l’univers, le prophète s’est endormi du sommeil de la mort. »


Sépulture du prophète.

On dit que le prophète fut enterré le mardi second jour de sa mort ; d’autres disent qu’il le fut le mercredi, et c’est le plus probable ; d’autres disent enfin qu’il resta trois jours sans être enterré. Ali, fils d’Abou-Taleb, Abbas, ses deux fils Fadhl et Katham, Oçama, fils de Zeid, et Schakran, ces deux derniers affranchis du prophète, s’occupèrent de lui rendre les derniers