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VIE DE MOHAMMED.
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a de l’encre et du papier ; je vais écrire un livre qui vous empêchera, après ma mort, de tomber jamais dans l’erreur. Ses compagnons se disputant entre eux à ce sujet, il leur dit : « Retirez-vous, il ne convient pas de se disputer auprès d’un « prophète. » Ils pensèrent alors qu’il était en délire ; cependant ils lui demandèrent de nouveau ce qu’il voulait, mais il dit : « Laissez-moi ; ce qui m’occupe vaut mieux que ce que « vous m’engagez à faire. » Chaque jour, pendant sa maladie, il fit la prière en présence du peuple, à l’exception des trois derniers jours : le premier de ces jours-là, lorsqu’on lui annonça que le moment de prier était venu, Mohammed dit : « Qu’Abou-Bekr fasse la prière au peuple.


Mort du prophète.

La maladie faisant toujours de nouveaux progrès, le prophète mourut le lundi dans la matinée, ou, comme d’autres personnes le disent, à midi. Aiescha dit : « Je vis le prophète « de Dieu au moment de sa mort : il avait auprès de lui un vase plein d’eau dans lequel il trempait sa main, puis il se touchait le front en disant : « O mon Dieu, aidez-moi à sur à monter les angoisses de la mort. » Alors, dit toujours Aïesacha, sa tête devint pesante et il retomba sur mon sein ; je jetai les yeux sur son visage, son regard était fixe, et il dit : « C’est le compagnon d’en haut (163) (que je choisis).» « Lorsque son âme se fut envolée au ciel, je reposai sa tête sur l’oreiller, puis je me mis à gémir et à me frapper le visage, ainsi que toutes ses femmes. »

Il mourut un lundi, 12 du mois de rebi-et-aoual, et d’après cela il y aurait concordance entre le jour de sa naissance et le jour de sa mort. Après la mort du prophète, la plus grande partie des Arabes quitta l’Islamisme, à l’exception des habi-