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VIE DE MOHAMMED.
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Abou-Bekr conduit les pèlerins à la Mecque.

Dans la neuvième année de l'hégire, le prophète envoya Abou-Bekr pour accomplir avec les pèlerins, au nombre de trois cents, les cérémonies du pèlerinage. Il conduisait vingt victimes offertes par le prophète. Arrivé à Dhou'l-bolaifa, le prophète envoya sur ses traces Ali, fils d'Abou-Taleb, auquel il avait ordonné de lire publiquement les premiers versets de la sourate Barat, et de proclamer qu'après l'année écoulée on ne pourrait plus accomplir les touafs autour de la maison sainte sans être vêtu, et que les infidèles seraient exclus du pèlerinage. Abou-Bekr revint auprès du prophète et lui dit : « Est-ce que Dieu a fait descendre quelques paroles à mon « sujet?»>«< Non, lui répondit le prophète; mais personne, si ce « n'est moi ou quelqu'un de ma famille (151), ne peut proclamer ce qui m'a été révélé, N'es-tu pas satisfait, ô Abou-Bekr, « d'avoir été mon compagnon dans la caverne et auprès de la « citerne? Cela me suffit, » dit-il. Il partit ensuite comme chef des cérémonies du pèlerinage, et Ali lut, au jour des sacrifices, la sourate Barat, par laquelle il était défendu aux infidèles de faire le pèlerinage et à tout pèlerin d'accomplir la cérémonie des touafs sans être vêtu. Ce fait est tiré du livre intitulé el-Eschraf, dont Maçoudi est l'auteur. Au mois de dhoul-kaada de la neuvième année mourut Abdallah, fils d'Obayy-ben-Saloul, le traître. Ensuite on entra dans la dixième année : pendant que le prophète était à Médine, des députés des Arabes vinrent le trouver de toutes parts, et un grand nombre de tribus se convertirent à l'Islamisme, ainsi que Dieu très-haut l'a dit dans le verset qui commence ainsi: Lorsque Dieu vint à votre secours et vous donna la victoire, etc. (152). Les habitants de l'Yemen et les princes himyarites (153) se convertirent à la religion.