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M. Albert Thomas, féministe convaincu et pénétré de la nécessité, dans la crise actuelle, de donner aux femmes un plus grand rôle dans la Défense Nationale pour ne laisser inemployée aucune énergie, a entrepris une véritable mobilisation féminine. Il l’a fait avec méthode et succès.

Et d’abord, dans quelles conditions les femmes ont-elles été mobilisées dans nos usines de guerre ? L’emploi des femmes, nous dit-on au sous-secrétariat des Munitions correspond à deux facteurs importants. L’effort considérable réalisé depuis le milieu de 1915 pour conjurer la crise des munitions nécessitait dans les usines une dépense considérable de personnel que sous peine d’affaiblir l’armée, on ne pouvait prélever entièrement sur les mobilisés.

La prolongation de la guerre mettant les femmes toujours plus nombreuses en quête d’un gagne-pain, permit un recrutement rapide de ce personnel.

Pour le hâter encore et augmenter les demandes de travail, encore inférieures à l’offre, M. Albert Thomas organise en octobre 1915 l’Office de Placement signalé par voie d’affiches ou par les journaux aux intéressées. Toute femme qui s’y présente est inscrite et, soit directement embauchée par l’État, soit recommandée aux industriels. Les contrôleurs de la main-d’œuvre jouent en province le même rôle que l’office parisien.

Aussi voyons-nous à partir de la fin de 1915, le nombre des ouvrières de la guerre s’accroître dans des proportions chaque jour plus considérables ....... ......... La circulaire d’octobre 1915