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Française et la Vie Féminine assignent à l’activité des femmes un but plus restreint.

« Servir l’armée qui sert pour nous, maintenir la vie sociale et préparer pour l’heure attendue sa pleine reconstitution, la tâche est immense et minutieuse. Elle veut d’innombrables et patients concours. Aucune femme digne de ce nom n’en doit rester dehors ». Il faut que la femme « emploie son argent, son influence, ses dons innés de dévouement et de pitié pour réparer les ruines et les misères, pour essuyer les larmes, pour adoucir les deuils ».

En somme nulle organisation d’ensemble qui puisse au début, canaliser les bonnes volontés féminines. La mobilisation des femmes s’est faite peu à peu, empiriquement, à mesure qu’une guerre prolongée au delà de toute prévision nécessitait de nouveaux appels d’hommes et créait des besoins économiques plus considérables chaque jour.

Naturellement le remplacement des hommes par des femmes s’est fait à la campagne de suite et spontanément. Les femmes ont déjà l’habitude de vaquer comme leurs maris aux travaux des champs et un fait qui s’impose avec l’évidence de la nécessité : les épis murs veulent être moissonnés. Bientôt les grappes gonflées chanteront la chanson, jadis joyeuse, des vendanges.

Et partout les femmes se mettent courageusement à l’œuvre.