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et conservé tout leur calme au milieu des projectiles tombant autour d’elles ; celles-là acceptent les conditions de vie les moins confortables. Toutes ont montré quelle grande valeur (great value) représente un dévouement entraîné. »

Quelques-unes de ces infirmières ont acquis sur la terre de Belgique une gloire particulière.

« Telle lady D… F…, bottée de caoutchouc, en culotte de ciré, vêtue d’une blouse imperméable descendant jusqu’aux genoux. Fine, brune, dix-huit ans. Elle fait partie d’une formation volante. On l’a vue rouler par tous les temps sur la route de Furnes à Nieuport. Français, Belges, elle raflait tous ceux qu’elle rencontrait. À Dixmude, elle entrait dans la fournaise et plus d’un « pompon rouge » lui doit d’avoir été hospitalisé à temps.

Aussi son calot de tricot s’adorne-t-il d’un double hommage : le gland d’or du bonnet de police des officiers belges et le ruban de la brigade de fusiliers-marins. Sur sa blouse, le roi Albert a épingle le ruban bleu et noir de l’ordre de Léopold II. »

En février 1915, le roi Albert Ier, peu prodigue de décorations, nous dit-on, décerne à Mme  Wynne et à Lady Dorothée Feilding, la croix de l’Ordre pour le courage. Pendant cinq mois, elles ont exercé dans les ambulances divisionnaires et les hôpitaux du front particulièrement visés par les projectiles allemands. Toutes les nuits, elles ont assuré le transport des blessés, risquant cent fois leur vie, puisque, rapportent-elles, les Allemands visent particulièrement les convois de blessés.