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dans le Royaume-Uni porte un nom ou un titre, tient à honneur de servir la patrie.

Jusque dans l’Inde lointaine, la bégum de Bhopal n’a-t-elle pas mis à la disposition de l’empereur son armée et ses trésors ?

Toutes prennent au sérieux leur tâche et se convainquent de la grandeur de leur rôle. Elles en convainquent également l’opinion. Le Daily Herald écrit : « C’est aux femmes qu’il appartient de ramener les blessés à la vie et à la force, de préserver de la ruine le foyer abandonné. Leur rôle ne consiste pas à attendre ; une sphère importante d’activité intellectuelle leur est assignée. Demander l’aide des femmes, en une période de crise nationale prouve deux choses. D’abord que nous les reconnaissons comme faisant partie de la nation, d’autre part que leur aide a une valeur. »

L’un des aspects les plus originaux de l’action des femmes anglaises est la femme recruteuse.

En France les femmes se contentèrent, en août 1914 et longtemps après, de foudroyer d’un regard ironique ou méprisant le civil jeune ou mûr, dont l’aspect révélait une santé florissante, ou l’auxiliaire trop élégant.

Nos alliées ont eu mieux à faire que cette chasse discrète à l’embusqué.

Avant l’établissement du service militaire obligatoire, les femmes ont repris sous une forme très moderne leur rôle ancestral : encourager les hommes au combat.