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dépendance, le désir de jouer, à l’égal des hommes, un rôle dans le monde et de marquer leurs traces dans la voie de l’universel progrès.

Le Times, en un numéro spécial qu’il consacre à l’activité féminine, montre bien quel fut chez les femmes, dès la période de tension diplomatique, l’ « anxieux désir » de participer à la guerre. Toutes les sociétés, tous les groupes féminins tinrent à honneur de servir leur pays et réclamèrent leur utilisation comme un droit, presque comme une faveur.

Les sociétés féministes donnèrent l’exemple et « leur élan patriotique, fut, du point de vue allemand, au moins aussi inattendu que celui de l’Irlande [1] ».

Dès la déclaration de guerre, le gouvernement et les militantes oublient leurs griefs réciproques. Onze suffragettes détenues sont libérées sans qu’on exige d’elles, comme il est d’usage, le serment d’éviter la récidive. Cet acte de clémence accompli, la W. S. P. U. abandonne sans restriction la politique militante et suspend la publication de son organe officiel « la Suffragette » qui reparaît seulement en août 1915 sous forme de journal de propagande patriotique.

Mistress Pankhurst, a peine libérée, envoie à toutes les féministes militantes un message les invitant à participer à la défense nationale. « L’extraordinaire don d’ubiquité, l’énergie qu’elle a montrée naguère dans ses campagnes contre le gouvernement, elle l’emploie maintenant à son service… La plus éloquente des suffragettes,

  1. Le Times.