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Ypres une place au danger, les autres « bonnes sœurs » partagent, lorsque le pain vient à manquer, leurs modiques rations avec les blessés allemands.

Deux longues semaines continue l’héroïsme tranquille et quotidien des religieuses et de leur chef. « La supériorité française, écrit celui-ci, consiste à montrer à cette race de vandales que nous possédons des sentiments d’humanité dont ils sont dépourvus. Il faut le faire parce que l’exemple est la seule loi des nations.

« Si nous imitions les Allemands cet état de choses se perpétuerait et nous descendrions à leur niveau alors que la mission de la France est de les élever au nôtre ».

N’est-ce pas ce que sans l’exprimer pensent les innombrables héroïnes laïques ou religieuses qui donnent sans compter leurs peines et leur sang pour leurs frères comme pour leurs ennemis ?

C’est par dizaines qu’à Arras se comptent les traits de courage féminin. C’est littéralement sous les obus que d’admirables infirmières, de conditions diverses, mais égales par leur mépris du danger, donnent leurs soins aux blessés.

Sœur Jeanne Françoise, de la Congrégation des Augustines, non contente de se dévouer jour et nuit pour les blessés, demeure sans bouger dans la salle de l’ambulance du Saint-Sacrement où un obus tombe au milieu des lits et tue plusieurs blessés. À l’hôpital Saint-Jean, dans les mêmes circonstances, la sœur Sainte-Suzanne est tuée, la sœur Saint-Pierre blessée par l’éclatement d’un obus. Mlle Alice Batut, infirmière major diplômée exerçant à l’hôpital 3/17 de la 10e armée, est citée à