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sont les services qu’elles ont rendus pendant les semaines terribles qui précédèrent le sursaut de la Marne. Sur toute la frontière du Nord-Est, chaque formation combattante se trouve spontanément dotée d’une formation sanitaire féminine.

À Wissembach, une Belge, Mlle Daëms, installe dès le début d’août, une infirmerie dans sa maison de campagne. Tout de suite l’infirmerie est utilisée car des combats se livrent sans cesse dans ces parages. Les Français, puis, après leur retraite les Allemands y installent des ambulances. Mlle Daëms seconde les uns et les autres avec un dévouement et une science auxquels l’ennemi lui-même a rendu hommage par écrit. Mieux, elle parcourt tout le voisinage pour découvrir et recueillir les blessés qu’au prix de mille difficultés elle ramène chez elle. Plus tard, sous un intense bombardement, elle continue, pendant que la plupart des habitants sont réfugiés dans les caves, à soigner ses blessés avec la même tranquillité.

Et lorsque les officiers allemands se vantent devant elle de l’écrasement de sa patrie elle n’hésite pas à affirmer hautement devant eux son dévouement à la France, son pays d’adoption.

Dans les premiers jours de la lutte également, c’est Mlle Boyé, en religion sœur Madeleine, supérieure de l’hospice Saint-Charles, qui, au prix de mille fatigues, installe un hôpital à Bayon et prodigue ses soins à nos blessés ; Mlle Lucie Baugé, qui institutrice à Haroué (Meurthe-et-Moselle), organise au château de Haroué un hôpital auxiliaire, le met à la disposition du service de