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âpre lutte de tous les instants, exaltation totale ou lente patience. Mais elle est toujours égale à elle-même par le grand souffle de charité et l’abnégation totale qui l’animent, et à toutes les phases de la guerre elle se trouve mêlée.

Si les femmes russes ont compté parmi elles de nombreux combattants, si les Anglaises ont formé des corps de volontaires militairement organisés, les Françaises, loin de l’impulsivité primitive qui fait les amazones, comme de l’indépendance virile des nations plus évoluées ont, tout en sachant parfois tenir glorieusement un fusil, fait preuve surtout d’un courage passif remarquable et réalisé au péril de leur vie la fière devise française : « Je maintiendrai ! ».

Spontanément s’est faite chez nous, la levée en masse des femmes de France. Dès le 4 août 1914, à la mobilisation masculine obligatoire, a correspondu une mobilisation féminine volontaire. Aux hommes de bâtir à la frontière une muraille d’airain, aux femmes de sauvegarder les forces vitales du pays. De cette idée, l’appel aux femmes françaises de M. Viviani, les proclamations lancées par les groupements féministes se font les interprètes éloquents. Et l’on songe involontairement à nos rois de France, confiant lorsqu’ils partent en guerre contre l’Allemand ou le Sarrazin, leur royaume « à leur très aimée compagne ».

Ainsi, le peuple souverain compte sur la prudence et l’énergie féminines pour gérer son patrimoine.

Sois sans crainte, peuple de France ! tes compagnes veillent, ton patrimoine sera bien gardé.