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la Tour-Dupin qui, pendant la guerre de la ligue d’Augsbourg défendit victorieusement le Dauphiné, et des sœurs Fernig, les héroïnes de Jemmapes, et de tant d’autres, fut toujours fertile en femmes de grand courage qui surent manier la double épée ou la hache d’armes, la baïonnette ou l’élégant fleuret, affronter sans trembler les flèches et la mitraille, faire la guerre civile ou la guerre étrangère, la guerre en dentelles ou la guerre en haillons.

L’Anglaise, énergique, indépendante, rompue par la longue pratique du self control à une virile discipline passionnée pour les exercices physiques, endurcie comme la Spartiate de Lycurgue à la pratique de tous les sports, a désiré se livrer au jeu périlleux de la guerre. Elle y a apporté l’organisation parfaite, l’audace calculée, la froide énergie qui caractérise, toute sa nation.

Les femmes slaves, enfin dont les extraordinaires exploits créèrent dès l’antiquité le thème éternel de la légende des amazones et qui peut-être, au moyen-âge, suscitèrent la première révolte armée du sexe faible contre le sexe fort, qui, plus près de nous, sacrifièrent souvent leur vie pour conquérir au libéralisme l’autocratique Russie, ont apporté à la grande guerre leur foi mystique et leur mépris souverain de la mort.

Déployée par des femmes de trois races si dissemblables, unies cependant pour le triomphe d’une même grande cause, la bravoure féminine a revêtu toutes les formes ; courage actif ou passif, héroïsme brillant ou caché, brusque sursaut de l’être tendant jusqu’à les rompre, tous les ressorts de la machine humaine ou