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d’éviter « en se substituant aux patrons pour obtenir sans bénéfices une production fictive, de devenir une concurrence déloyale pour l’industrie du jouet », fut appelé le président de la Chambre syndicale de cette industrie. Il ne s’agit pas, en effet, de détruire ce qui existe, mais de l’adapter aux conditions nouvelles.

Les résultats de cette collaboration furent heureux. Le 25 mai 1915 le Président de la République put inaugurer à la Vie Féminine l’exposition du jouet. Gros succès pour celle-ci : l’on y admira, avec les travaux des mutilés, de charmantes œuvres féminines où se retrouvait la caractéristique de l’industrie française : élégance et perfection : par ces qualités que la femme surtout peut développer encore, nous vaincrons la camelotte allemande. De cela il faut convaincre les étrangers. Réagissons contre la tendance casanière qui fut trop longtemps celle de la race et, sans attendre qu’ils viennent à nous, allons à eux.

L’Amérique était un des principaux clients de l’Allemagne. Comme elle est justement susceptible d’acheter les jouets élégants, mais chers, que nous fabriquons, c’est elle avant tout qu’il faut conquérir. La Vie Féminine, d’accord avec diverses personnalités américaines a renouvelé, à partir du 15 octobre, son exposition à New-York, Philadelphie, Boston, Chicago. Mme Le Verrier, féministe bien connue en Amérique et conférencière de talent, fut chargée de représenter le bon goût français dans l’aménagement des vitrines, d’organiser dans les galeries des promenades d’enfants, de faire, par sa parole, connaître la France sous son