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faudra, à quelque titre que ce soit, être recommandée au commis qui tient la balance[1]. » « Les fils de fabricants, ajoute Boyer, les sous-chefs et même les commis se servent de leur autorité pour séduire nos filles et corrompre nos femmes. » Sans affirmer que l’état des choses constaté par le Conseiller des Femmes à Lyon et par Boyer à Paris était le même dans toute la France (nous n’avons pas ici de témoignages positifs), sans prétendre avec un spirituel conférencier que les patrons, nouveaux seigneurs féodaux, avaient rétabli à leur profit le droit de cuissage sur leurs ouvrières, nouvelles serves, on peut cependant conclure de ces divers témoignages que trop souvent, sous Louis-Philippe, les ouvrières étaient, comme aujourd’hui encore, les victimes de la brutalité et des vices de leurs patrons.

IV

Quels moyens employer pour remédier à une telle situation ? D’abord, dit Boyer, il

  1. Le Conseiller des Femmes.